Hello,
Cela avait été
annoncé en 2011 et deux ans après, Facebook a déployé un datacenter au Nord de la Norvège non loin du cercle polaire.
Lemonde a récemment fait une visite du datacenter en nous éclairant sur le contexte de l'exploitation et plus encore :
En résumé :
- le climat réduit les coûts du refroidissement des dizaine de milliers de serveurs
- une électricité peu chère et "green" grâce aux 15 barrages hydroélectriques régionaux
- "un second data center, qui sera mis en service avant fin 2016. Facebook va ainsi doubler sa capacité de traitement et de stockage à Lulea."
- "C’est ici que, depuis 2013, est traitée une part importante des requêtes des 310 millions d’utilisateurs européens de Facebook (sur un total mondial de 1,65 milliard) et que sont stockées
temporairement leurs données – textes, photos, vidéos…"
- "Il n’y a pas de serveur de longue durée à Lulea. Après un certain temps, les archives des Européens sont transférées aux Etats-Unis."
Et ! A la fin de l'article, des infos terrains concernant la blockchain :
La base militaire désaffectée accueille un autre nouveau venu, plus mystérieux : KnCMiner, une entreprise anglo-suédoise de « minage » (production) de bitcoins, la cryptomonnaie la plus répandue dans le monde.
Chez KnC, on est loin toutefois de l’ambiance aseptisée et futuriste de Facebook. L’entreprise est installée dans trois anciens ateliers de réparation pour hélicoptères. Les vieilles machines-outils et les équipements militaires rouillés sont toujours sur place, à l’abandon.
Pour gagner des bitcoins, le « mineur » doit participer à la gestion de la « blockchain », le livre de comptes centralisé qui enregistre toutes les transactions, et résoudre des équations mathématiques qui deviennent de plus en plus complexes avec le temps.
Pour produire des bitcoins en 2016, il faut une puissance de calcul vertigineuse
. Dans ses hangars,
KnC fait tourner 24 heures sur 24 près de 65 000 ordinateurs spéciaux, conçus par une équipe suédoise et fabriqués en Chine. Ils effectuent au total 47 quadrillions de calculs par seconde, et
dépensent autant d’électricité que les 20 000 habitants de Boden. Pour la ventilation, KnCMiner a simplifié le processus à l’extrême : on ouvre les portes des hangars et on laisse s’engouffrer le vent (et la poussière).
Le patron de KnC, Sam Cole, informaticien et homme d’affaires britannique qui vit entre Stockholm et Boden, affirme qu’à ce jour tout va bien : « Nous sommes le plus grand “mineur” d’Europe, nous réussissons à capter environ 5 % de la production mondiale, soit 180 bitcoins par jour. » Le cours actuel est de 480 euros pour 1 bitcoin.
L’avenir s’annonce pourtant compliqué. A partir de juillet 2016, le nombre de bitcoins créés chaque jour, qui est fixé par les algorithmes depuis l’origine, va chuter de moitié. « Notre seule chance de survie est que nos concurrents chinois et américains abandonnent avant nous, anticipe Sam Cole. Ensuite, si l’usage du bitcoin se généralise, son cours va monter et nos réserves prendront de la valeur. Sinon… »
Donc, si on en croit les chiffres annoncés et si on part du principe que le cours du bitcoin est stable (hihi!), des revenus de 86 400 € / jour (31 m€ / an) en faisant tourner 65 000 ordinateurs pour miner du bitcoin. Bon, pourquoi pas.
Ce dont je prends douloureusement conscience, c'est l'effort énergétique colossal pour maintenir le livre de registre du bitoin. Je ne trouve pas bien cela raisonnable.
A la louche, 5% de la production mondiale de bitcoin nécessite 65 000 serveurs => 1,3 millions de serveur 24h/24 pour la totalité.
... alors que
le réseau bitcoin ne peut encaisser que sept transactions par seconde.
Cela ne me parait pas tenable, vous ne trouvez pas ?